Allocation Temporaire d’Invalidité : le Conseil d’État assouplit l’accès pour les agents malades

Bonne nouvelle pour les agents territoriaux : une récente décision du Conseil d’État vient de clarifier – et de sécuriser – les conditions d’attribution de l’Allocation Temporaire d’Invalidité (ATI) pour les maladies non inscrites dans les tableaux des maladies professionnelles.

👉 Une avancée qui peut éviter des refus injustifiés et renforcer vos droits.


L’ATI, c’est quoi déjà ?

L’Allocation Temporaire d’Invalidité est une indemnité versée aux agents de la fonction publique (titulaire ou stagiaire) lorsque ceux-ci subissent une infirmité imputable au service (accident, maladie professionnelle ou non professionnelle reconnue comme telle) ayant entraîné une incapacité permanente.

Elle a pour but de compenser les séquelles physiques ou psychiques liées au service. Elle est attribuée même si l’agent reste en activité.


Maladie non désignée ? Un flou juridique enfin levé

Jusqu’ici, pour les maladies non listées dans les tableaux officiels (cancer, pathologie musculo-squelettique, etc.), certaines administrations exigeaient un taux d’incapacité supérieur ou égal à 25 % pour ouvrir droit à l’ATI. Résultat : de nombreux agents étaient exclus du dispositif malgré une reconnaissance d’imputabilité.

Mais le Conseil d’État a tranché le 17 juillet 2025 (décision n°495253) :

Le seuil applicable est bien de 10 %, pas 25 %, à partir du moment où la maladie a été reconnue imputable au service.

Ce que dit la décision

Le juge administratif a estimé que :

  • L’ATI doit être attribuée dès lors que l’agent présente un taux d’incapacité permanente d’au moins 10 % au moment de la consolidation de son état de santé.

  • Le seuil de 25 % ne concerne que la reconnaissance initiale des maladies professionnelles non désignées dans les tableaux, pas l’octroi de l’ATI.

  • Le refus de l’administration basé sur un taux « insuffisant » (inférieur à 25 %) constitue une erreur de droit.

🔎 Conséquence directe : le Conseil d’État a annulé la décision de refus, ainsi que le jugement du tribunal administratif, et a enjoint à l’administration de verser l’ATI à compter de la date de consolidation.

Concrètement pour vous, agent territorial

Cette jurisprudence est importante car elle :

  • Facilite l’accès à l’ATI pour les agents atteints de maladies professionnelles non listées en tableau ;

  • 🛡️ Protège les agents contre les interprétations restrictives des administrations locales ;

  • 🧮 Clarifie que le seuil de 10 % est suffisant si la maladie est bien imputable au service.


Que faire si vous êtes concerné ?

  1. Faites reconnaître l’imputabilité au service de votre pathologie (procédure avec expertise médicale, comité médical, etc.).

  2. Une fois votre état consolidé, demandez une évaluation de votre taux d’incapacité permanente.

  3. Si ce taux est ≥ 10 %, vous pouvez formuler une demande d’ATI.

  4. En cas de refus injustifié (notamment si on vous oppose un taux « trop faible »), contestez la décision avec l’aide de votre section syndicale ou d’un avocat.

📬 Et bien sûr, le SNT peut vous accompagner dans ces démarches.

En résumé

✅ Ce qui change ❌ Ce qui ne s’applique plus
Le taux requis est 10 % L’exigence de 25 % est illégale
C’est le taux à la consolidation qui compte Ce n’est pas le taux au moment de la demande initiale
L’imputabilité au service suffit Pas besoin d’une inscription en tableau

Cette décision est une victoire pour la justice sociale dans la fonction publique. Elle rappelle que le droit des agents à réparation ne doit pas être conditionné par des exigences excessives.

👉 Si vous avez un doute sur votre situation ou un refus de l’ATI à contester, contactez dès maintenant votre section SNT.

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